Depuis 23 ans, Jean-Marc Rouillan est en prison
Membre d’Action directe, arrêté en 1987, il fut condamné avec ses camarades Joëlle, Nathalie et Georges, à perpétuité avec 18 ans de sûreté par une cour d’exception, antiterroriste, toute nouvellement créée. Il y a 5 ans s’achevait leur peine de sûreté.
Depuis 5 ans, ils connaissent le parcours du combattant des prisonniers dits « libérables ». Pour eux, ce sont de nouvelles lois, les libérations conditionnelles sont précédées d’un stage au Centre national d’observation de Fresnes (CNO) censé évaluer leur « dangerosité » éventuelle, puis d’une période de semi-liberté.
Joëlle Aubron fut libérée pour raison de santé. Quelques mois plus tard, sa maladie l’emportait.
Nathalie Ménigon, que deux accidents vasculaires cérébraux survenus en prison avaient notablement handicapée, s’est vue refuser toutes ses demandes de libération pour raison de santé. Elle a finalement obtenu un régime de semi-liberté en août 2007 qui s’est conclu par une libération conditionnelle assortie de drastiques restrictions. Elle ne peut pas se déplacer ni quitter le département où elle réside.
Georges Cipriani a passé plus de 23 années en prison. Il a décrit lui-même la longueur de la dernière procédure de libération conditionnelle et il est important de souligner que son jugement en appel souligne les abus de pouvoir de la commission pluridisciplinaire du CNO qui a servi au Parquet pour asseoir ses refus successifs. En semi-liberté, il se voit comme ses camarades interdit de parler et soumis à des mesures particulièrement rigoureuses.
Jean-Marc Rouillan est toujours incarcéré. Il s’est vu supprimer un régime de semi-liberté accordée en 2008, après avoir répondu à une interview.
Un petit coin de ciel bleu arraché de nouveau.
Depuis, il a appris qu’il était atteint d’une grave maladie orpheline. Une crise aiguë l’avait laissé très affaibli plusieurs mois. Les soins de cette maladie étant expérimentaux, il a dû attendre plusieurs mois avant que des analyses et un bilan médical sérieux ne soit effectué.
Aujourd’hui, une demande de libération conditionnelle est à nouveau sur le bureau des juges. Incarcération, semi-liberté, réincarcération : 23 ans. Semi-liberté de nouveau : 1 an ? Puis conditionnelle : 5 ans ?
Quelles nouvelles mesures encore leur seront applicables pour parfaire le contrôle ? Combien de décennies, combien de temps d’incertitude et d’épée de Damoclès avant de pouvoir disposer de leur temps sans avoir de compte à rendre à un magistrat ?
C’est leur combat et leur force mais c’est aussi parce qu’un mouvement de soutien n’a cessé de réclamer leur libération – la présence à leur côté de personnes d’horizons très divers – qui auront permis que le silence et l’oubli ne les ensevelissent pas et auront contraint l’Etat à entrouvrir la porte.
Elle doit s’ouvrir aussi pour Jean-Marc !
Venez nombreux lui manifester votre solidarité et demander sa libération au
RASSEMBLEMENT NATIONAL
SAMEDI 5 JUIN
DEVANT LE CENTRE DE DÉTENTION DE MURET OÙ IL EST INCARCÉRÉ
Rendez-vous à 15 heures au parking de l’Intermarché de Seysses (à 20 km au
sud de Toulouse)
CONCERT DE SOUTIEN
à partir de 18 heures
à Terre-Blanque (aux Aujoulets, 6 km à l’ouest de Seysses en allant vers
Saint-Lys) avec les groupes Renato Cortisone, Modest lovers, Abuzcomsa,
Les Fleurs du mâle.
———-
Libération des prisonniers d’Action directe !
Contact : nlpf@samizdat.net