13 avril 2013 – Notre-Dame-des-Landes – Sème ta ZAD

Manifestation de mise en culture

 

Contre l’aéroport et son monde – Pour les terres !

 

RV fourche en main à 10h pour plusieurs cortèges depuis les bourgs

alentours.

Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre stérile :

Le 17 novembre nous étions 40 000 à reconstruire,

le 13 avril nous occuperons et cultiverons pour que la zad échappe au béton

 

Appel à lire ci-dessous

Pour plus d’infos, visuels : zad.nadir.org/semetazad – semetazad@riseup.net

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Appel :

 

Depuis le 16 octobre, la résistance déterminée à l’opération

d’expulsion de la ZAD incarne un espoir : celui que nos vies, nos

habitats, nos champs ne soient plus broyés par les logiques marchandes

et par les visions stériles de l’aménagement du territoire. Plus de 200

comités locaux de solidarité ont fleuri ces derniers mois, et ici où là,

du bocage nantais aux autres zones à défendre, nous voulons de nouveau

envisager des victoires.

Le 17 novembre, nous avons montré que malgré l’invasion

policière, ils ne pourraient pas vider la ZAD de ses habitant-e-s et que

nous pouvions être 40 000 à revenir et reconstruire. Début janvier, une

assemblée agricole lançait un appel à projets sur les terres de la ZAD

expropriées par Vinci pour remettre en place les potagers détruits et

les démultiplier avec l’arrivée de nouveaux et nouvelles paysan-ne-s.

Vergers, blés, légumineuses, poules et potagers…une dizaines

d’initiatives s’élaborent d’ores et déjà.

Le début du mois d’avril sera un moment charnière : la fin de la

« commission de dialogue » proposée par le gouvernement pour « mieux

expliquer la nécessité de l’aéroport » signifiera le retour possible

d’opérations d’expulsions de grande ampleur. En face, la dynamique

d’occupation de la ZAD, relancée le 17 novembre dernier, se tourne à

présent vers des projets agricoles destinés à s’implanter dans la durée.

La remise en culture, en masse, des terres expropriées sera notre

manière de tirer le trait sur un dialogue fantoche – et de célébrer les

quelques mois passés à (re)construire, malgré l’incessante occupation

militaire des routes du bocage. Cette manifestation sera aussi une

manière de prendre de l’avance sur d’éventuels travaux en allant

s’installer sur une partie des terres menacées à court terme.

 

Cette manifestation sera le fruit de ce qui se compose

progressivement entre des paysans et des occupant-e-s venu-e-s

s’installer pour défendre la zone : défrichage et occupation des terres

maraîchères du Sabot en mai 2011, défense de la ferme du Rosier puis de

la Châtaigne à l’aide de plusieurs dizaines de tracteurs enchaînés en

novembre, occupation in extremis avant sa destruction de la ferme de

Bellevue fin janvier… Au-delà de ces quelques dates emblématiques,

la régularité des assemblées agricoles ainsi que les complicités nouées

au quotidien, aussi bien autour d’un repas que derrière une barricade,

ne cessent d’invalider les catégories fermées dont use le pouvoir pour

qualifier et diviser les opposant-e-s au projet d’aéroport.

 

Ce qui se joue aujourd’hui à NDDL rappelle et renouvelle

l’histoire dense de certains mouvements paysans locaux au cours des

décennies passées : liens forts avec les grèves et mouvements de 68,

actions directes face aux diktats de l’industrie, occupations de terre

contre les « cumulards »…

 

Forte de ce terreau, la manifestation du 13 avril, en écho à la

journée mondiale des luttes paysannes en appelle à une communisation des

terres et des pratiques. Nous entendons par là :

 

– une forme de partage en porte à faux avec les grandes concentrations

agricoles et les freins posés à l’accés au foncier pour les projets

d’installation paysanne.

 

– l’entraide, la mutualisation de moyens, d’outils, mais aussi les

possibilités d’installations collectives

 

– un dialogue fécond entre savoir-faire agricole traditionnel et

pratiques expérimentales, entre professionnel-le-s et paysan-ne-s

hors-cadre.

 

– des réflexions communes autour de la question alimentaire: sur une

production autonome en rupture avec les logiques agro-industrielles,

sur les liens possibles avec Nantes et ses habitant-e-s.

 

– la capacité de relier la question agricole à des formes de vie,

d’habitat et à des luttes sociales.

 

En pratique il s’agira, le 13 avril, de partir outils en mains

en plusieurs cortèges depuis les bourgs alentours et de converger sur la

ZAD pour se redéployer en direction des différents projets et chantiers

agricoles. Au programme et suivant les facteurs hydrométriques :

plantation de vergers, de haies et de bosquets aromatiques, pose de

ruches, défrichage, repiquage de semis, installation de structures

(serres, cabanes à outils…), drainage des terrains, nettoyage des

fossés, réparations des clôtures détruites durant les affrontements et

balisage des chemins forestiers… Seront aussi prévus des foires aux

semences, des expositions de variétés anciennes et aujourd’hui

clandestines, des discussions et ateliers autour des pratiques agricoles

– et en soirée, des fêtes, bals et banquets.

 

Nous invitons donc à cette occasion tou-te-s les opposant-e-s au

projet d’aéroport à se mobiliser. Venez fêter le retour du printemps et

montrons-leur qu’ici comme ailleurs, nous ne voulons ni de leur aéroport

ni du monde qui va avec. Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre

stérile, là est notre force.

 

(Une liste de besoins plus précis liés aux diverses installations sera

transmise quelques semaines avant la manifestation)

 

En résumé :

 

– 10h rv. fourche en main pour plusieurs cortèges depuis les bourgs

alentours pour aller occuper les terres et commencer les chantiers

 

– à midi, chacun-e est invité à amener une tarte à partager.

 

– le soir, bal et banquets

 

(plus d’infos pratiques, sur les rv, besoins matériels, l’accueil et

autres à venir sur le site : zad.nadir.org/semetazad)

 

—- Pour tous contacts : semetazad@riseup.net