Journée anti-nucléaire

1er octobre : journée anti-nucléaire à Saint Etienne

 

Programme :

  • 14h- Exposition de photographies sur Tchernobyl + témoignage
  • 15h- Projection (doc 20 min) « Fukushima, 6 mois après »
  • 15h30- Projection (doc 98 min) « Déchets : le cauchemar du nucléaire » de Laure Noualhat & Eric Guéret
  • Intervention d’un militant de Bure Zone Libre (maison de résistance aux déchets nucléaires dans la Meuse)
  • 18h- Projection (doc 24 min) « Le sacrifice » de Emanuela Andreoli & Wladimir Tchertkoff (sur les liquidateurs à Tchernobyl) Intervention d’un militant de la CNT de Roanne sur le problème nucléaire à Mably
  • 19h30- REPAS végétarien
  • 21h- INTERVENTION d’un participant à la lutte de Creys-Malville en 1977 PROJECTION (doc 119 min) « Des pierres contre des fusils » de Nicole & Félix Le Garrec (sur la lutte contre la construction d’une centrale nucléaire à Plogoff de 1978 à 1981)

+ Table de presse (livres & brochures)

(ENTREE GRATUITE)

Un centre social autogéré, enfin aux crassiers !!!

Il n’a pas encore de nom, mais il a une adresse !!! 16 rue du mont à synthé

Alors que depuis quelques années, les lieux alternatifs ferment successivement : squats expulsés, salles de concerts fermées, disparition des lieux de répet’. .. l’envie de nous regrouper et de créer un lieu militant et autogéré.

QUI SOMMES NOUS ?

Ce local autogéré est une « fédération » de collectifs et d’individu-e-s militant-e-s réuni-e-s autour de valeurs communes libertaires. La mise en place de ce projet a permis de rassembler des personnes engagées venant de tous horizons dans une volonté commune de partager nos expériences de vie, nos expériences de militantisme, de résistance. Nous voulons créer du lien entre ces luttes pour consolider le réseau déjà existant sur Saint-Étienne. Notre but est de créer une réelle dynamique, un lieu de rencontre, convivial, ouvert sur l’extérieur et implanté dans le quartier, dans la ville.

QUE VOULONS NOUS ?

Nous voulons principalement une autonomie politique et morale pour lutter contre les formes d’exclusion, de discrimination et d’inégalité. Notre volonté commune est de construire des alternatives émancipatrices au système capitaliste et à ses conséquences sur les rapports entre les individu-e-s. Pour cela nous défendons l’idée de respect de chacun-e et rejetons formellement toute forme de discrimination et de domination. Notre fonctionnement repose donc sur le respect de la liberté individuelle.

Nous avons aussi comme objectif de faire de ce lieu un espace de rencontre où se mélangent les cultures et où se tisse un véritable lien social et solidaire.

De nombreuses activités (certaines existant déjà dans d’autres lieux, tels que la Dérive, la Plage…) y sont déjà prévues : des permanences juridiques, une bibliothèque militante, un info-kiosque, un p’tit resto/bar, une zone de gratuité, des ateliers/cours (informatique, boxe, couture, espagnol…), des conférences, des projections, des débats, des soirées à thème, mais aussi, des concerts, des fêtes…

MAIS ENCORE…

Sachant que le loyer est de 600€/mois sans les charges, qu’il y a quelques travaux à faire, il nous faut, vite, trouver le moyen de pérenniser le lieu, en l’autofinançant.

Pour ce faire, nous avons mis en place un système de cotisations au sein du groupe travaillant à la création du projet et un concert de soutien, Quartiers Libres, a eu lieu le 18 décembre 2010.

Aujourd’hui, nous lançons un appel à soutien, sous la forme d’un don ponctuel ou d’une participation plus régulière (cotisation sympathisante)*.

* Par virement bancaire : FR 62 20041 01007 1588481H038 04 – BIC : PSSTFRPP – La Banque Postale – Centre de Lyon – 69900 Lyon cedex 20 * Par chèque : à l’ordre de « C’EST ÇA » – le CSA – 16 rue du Mont – 42000 Saint-Étienne.

A sainté comme ailleurs ANTIFASCISME RADICAL

VENDREDI 18 FÉVRIER

Dans le contexte d’une crise économique qui touche d’avantage les classes populaires, nous constatons une augmentation des groupes d’extrême droite à travers toute l’Europe. Encouragés par le discours raciste et ultra-sécuritaire, qui sont monnaie courante pour certains gouvernements européens, les groupuscules néo-nazis mélangent immigration, religion et crise économique, pour rendre plus acceptable leurs messages haineux.

De Madrid à Lyon en passant par Moscou, les agressions perpétrées par l’extrême droite se multiplient. Tout cela sous les yeux d’une droite de plus en plus radicale dans le fond comme dans les formes.

Face à ce phénomène, le mouvement antifasciste tente de mieux connaître cette nébuleuse formée par les partis de droite/extrême droite pour, dans un premier temps, leur empêcher de commettre des agressions et d’afficher leurs idées racistes et xénophobes, et, pour ensuite, démonter leur discours populiste et trompeur et créer une vraie conscience antiraciste et solidaire.

VENDREDI 18 FÉVRIER Café L’Entre-Pôts [Saint-Etienne] place Jules Guesde

18:30 PROJECTION FASCISME ET ANTIFASCISME DANS L’ETAT ESPAGNOL

19:00 DÉBAT ANTIFASCISME : SITUATION, EXPÉRIENCES, PERSPECTIVES Avec des intervenants de Saint-Etienne, Lyon, Valence, Dijon, Grenoble et Besançon

21:00 CONCERT HORS CONTRÔLE Prix : 3e.


Mobilisation le 6 novembre pour le droit a l’avortement

pour défendre le droit des femmes à disposer de leur corps.

L’avortement est menacé.

La fermeture massive des centres d’interruption volontaire de grossesse menace ce droit que les femmes ont obtenu de haute lutte.

La loi Bachelot enterre l’hôpital public et l’avortement avec.

Oui à la liberté d’avorter !

Non au démantèlement de l’hôpital public !

Non à la déshumanisation des soins !

A l’initiative de l’A.N.C.I.C. (Association Nationale des Centres d’Interruption de grossesse et de Contraception), la C.A.D.A.C. (Coordination Nationale pour le Droit l’Avortement et à la Contraception) et du Planning Familial.

Avorter est un droit !

Mobilisons-nous toutes et tous pour le défendre Le droit à l’avortement est une liberté fondamentale pour les femmes. La liberté de disposer de son corps permet de faire ses propres choix de vie ; c’est un pas vers l’autonomie, c’est permettre aux femmes d’exister autrement qu’en tant que mères. De 1975 à 2001, le droit à disposer de son corps n’a fait que progresser, grâce aux luttes menées par les femmes : • 1975, loi Veil : les femmes obtiennent l’autorisation d’avorter. • 1982 : les femmes obtiennent le remboursement de l’avortement. • 2001, loi Aubry : les femmes obtiennent l’allongement du délai de 10 à 12 semaines, la suppression de l’obligation de l’autorisation parentale pour les mineures, la suppression de l’entretien préalable obligatoire, et la possibilité de choisir la technique d’avortement. L’avortement est un droit fondamental des femmes gagné de haute lutte ! On pouvait donc penser qu’en 2001 le droit à l’avortement était enfin acquis !

Mais 9 ans plus tard, rien n’est acquis ! La loi de 2001 représente une réelle avancée, mais elle est mal appliquée. Certains établissements n’accueillent pas les femmes jusqu’à 12 semaines de grossesse. D’autres multiplient les obstacles à la prise en charge des mineures. Les femmes sans couverture sociale peuvent être obligées de fournir un chèque de caution. Les délais d’attente pour un avortement peuvent dépasser 3 semaines. L’obligation des établissements publics d’organiser la pratique des avortements n’est pas respectée, alors qu’ils y sont tenus depuis 1979 :

il n’existe aucune mesure contraignante ou incitative. Les médecins pratiquant les avortements ne sont pas, dans la plupart des cas, remplacés quand ils partent ou prennent leur retraite : c’est l’occasion pour les directions d’établissements de restreindre ou d’arrêter la pratique de l’avortement. Début 2010, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a dénoncé cette situation. La loi de 2001 n’a jamais été appliquée dans son intégralité La loi Bachelot restructure la santé publique avec pour seul objectif, la rentabilité économique. • Les établissements de santé sont regroupés, avec pour conséquence la fermeture d’hôpitaux de proximité, la fermeture de maternités, ou encore la fermeture de centres d’interruption volontaire de grossesse (IVG). • La tarification à l’activité, nouvelle méthode de financement des hôpitaux, incite les établissements à limiter ou à arrêter les actes chirurgicaux estimés non rentables, notamment la pratique des IVG. • A chaque fermeture d’hôpital ou de services, les restructurations sont organisées avec perte de personnels soignants, concentration des activités, « travail à la chaîne ». La loi Bachelot enterre l’hôpital public et l’avortement avec.

le lieu de la manifestation n’est pas encore determiné

http://mobilisationavortementnov2010.over-blog.com/

Le tract

http://mobilisationavortementnov2010.over-blog.com/pages/Avorter_est_un_droit_Le_tract-3385089.html

Syndicalistes pour la grève générale

Syndicats de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de la CNT, de la CDMT, de la CTU, du STC, … Ensemble, nous construisons la grève générale pour le retrait du projet de loi sur les retraites ! Ensemble, pour un syndicalisme de lutte plus fort et plus efficace.

Le projet de loi sur les retraites est encore une preuve que la lutte des classes existe, et que la classe sociale qui n’est pas la nôtre la mène activement. Les annonces catastrophistes à coup de milliards qui manqueraient pour nos retraites ont pour seul but de masquer la réalité : patrons et gouvernement veulent nous faire travailler plus longtemps et nous payer moins, pour dégager encore plus de profits sur notre travail.

Pourtant, de l’argent il y en a … dans les poches du patronat et des actionnaires.

Sur seulement 3 ans, de 2007 à 2009 (année de crise !), les entreprises françaises du CAC 40 ont fait 212 milliards de bénéfice. En 2009, ces mêmes entreprises ont distribué 39 milliards d’euros à leurs actionnaires. Les « niches fiscales » réservées aux 1% les plus riches représentent 3 milliards par an, les cadeaux au patronat sous forme d’exonérations de charges sociales, 15 milliards chaque année.
Largement plus que les sommes, parfois fantaisistes, qu’on nous dit nécessaires dans 40 ans !

  • Avant la fin du travail des enfants, les patrons expliquaient « ce n’est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant la journée de 8 heures, les patrons expliquaient « ce n’est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant les 40 heures, les patrons expliquaient « ce n’est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant les 35 heures, les patrons expliquaient « ce n’est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant la retraite à 65 ans, les patrons expliquaient « ce n’est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant la retraite à 60 ans, les patrons expliquaient « ce n’est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».

Aujourd’hui, c’est pareil ! Mais le rapport de forces entre classes sociales étant ce qu’il est, gouvernement et patrons ne luttent plus contre la réduction du temps de travail mais pour le rallonger.

2 ans de plus pour avoir droit à la retraite, c’est comme nous reprendre 24 années de congés payés, comme s’il fallait les rembourser avant de partir en retraite !

Il faut arrêter ça ! Retrait du projet de loi, annulation des contre-réformes des retraites qui se succèdent depuis 1993, prise en compte des revendications syndicales sur les travaux pénibles et dangereux, l’égalité professionnelle entre femmes et hommes, etc. Soyons à l’offensive ! Nous sommes légitimes à vouloir récupérer le fruit de notre travail, à vouloir en décider l’utilisation pour le bien être collectif.

Les journées de grève et manifestations interprofessionnelles de ces derniers mois, et aussi plusieurs luttes sectorielles, confirment que les travailleurs et travailleuses veulent se battre. L’expérience montre que face à des enjeux comme le projet de loi sur les retraites ou pour obtenir satisfaction sur nos revendications, la répétition de journées isolées ne permet pas de gagner.

En 2009, la grève générale a débouché sur des acquis en Guadeloupe et en Martinique..
En France, la même année, les journées d’action de janvier, mars, avril, mai n’ont rien donné
et se sont terminées par une mobilisation affaiblie en juin. Tirons le bilan de nos expériences, ne recommençons pas la même chose en 2010. Mars, mai, juin, septembre, nous étions des millions dans la rue ; cela crée un rapport de forces, mais il faut maintenant l’utiliser, assumer l’affrontement social … c’est ce qui nous permettra de gagner.

Nos collectifs syndicaux CGT, FSU, Solidaires, CNT, CDMT, CTU, STC déclarent travailler ensemble à construire un mouvement d’ampleur, la grève générale pour le retrait de ce projet de loi sur les retraites et pour la satisfaction de nos revendications !

Au-delà de cet important enjeu, nos sections syndicales, syndicats, unions interprofessionnelles, fédérations, réfléchissent ensemble aux moyens à mettre en œuvre pour renforcer le syndicalisme de lutte : réunissons-nous à la base, dans les entreprises, les services, les villes … opposons-nous solidairement aux méfaits du patronat … échangeons sur nos pratiques … travaillons ensemble nos revendications … dégageons des axes revendicatifs précis et unifiants … faisons connaître les luttes …
Maintenant, il faut agir !

C’est au nom de « la crise » que gouvernement et patronat veulent nous imposer de nombreux reculs sociaux. Le projet de loi sur les retraites est l’attaque frontale et générale ; mais l’offensive patronale se traduit aussi par les licenciements, la précarité, les salaires bloqués, des conditions de travail exécrables, etc.

Mais cette crise, c’est celle de leur système économique : le capitalisme qui repose sur l’exploitation de la grande majorité (salarié-e-s en activité, au chômage, en retraite, en formation) par une minorité (patrons et actionnaires). Cette crise, c’est celle de leur système politique. Celui des services rendus contre quelques légions d’honneur, celui des conseils aux milliardaires pour se soustraire à la loi pendant qu’est prônée la « tolérance zéro » contre la délinquance, celui qui nie le droit à l’autodétermination des peuples, qui attise le racisme, les discriminations. Celui où la démocratie est remplacée par l’élection de politicien-ne-s professionnel-le-s qui considèrent n’avoir aucun compte à rendre de leur mandat.

Patronat, banques, institutions internationales (FMI, Banque mondiale, …) sont autant de relais du capitalisme engagé dans une offensive globale contre la classe ouvrière : destruction des services publics, gel ou baisse de salaires, démantèlement des garanties sociales, répression antisyndicale … les recettes du capitalisme sont internationales. Le syndicalisme doit aussi répondre à ce niveau, avec une détermination bien plus grande que cela ne se fait actuellement.

Syndicalistes, nous pensons que c’est l’action directe et collective des travailleurs et des travailleuses qui fait changer les choses. Notre démarche n’est pas proclamatoire mais soucieuse de construire la grève générale nécessaire. Il ne s’agit pas d’exiger des structures syndicales nationales d’agir en dehors des mandats décidés dans le cadre de leur fonctionnement interne.

Nous voulons :

  • Rassembler, coordonner, les nombreux collectifs syndicaux de lutte. Pour cela nous appelons toutes les structures, tous les syndicalistes qui se reconnaissent dans cet appel à provoquer des réunions locales afin d’en faire l’outil d’un débat syndical renouvelé à la base.
  • Unir nos efforts, entre sections syndicales, syndicats, unions interprofessionnelles, fédérations,
  • Construire un réseau syndical utile à toutes celles et tous ceux qui veulent défendre et pratiquer un syndicalisme de lutte, un syndicalisme qui affirme que nos intérêts sont opposés à ceux de nos exploiteurs.
  • Gagner sur les retraites !

Syndicats de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de la CNT, de la CDMT, de la CTU, du STC, …
Ensemble, nous construisons la grève générale pour le retrait du projet de loi sur les retraites !
Ensemble, pour un syndicalisme de lutte plus fort et plus efficace.

OSCAR ou le déni de citoyenneté européenne des Rrom

La Résolution adoptée le 7 septembre par le Parlement européen sur la situation des Roms et la libre circulation des personnes dans l’Union européenne renforce considérablement la vague de protestations déjà exprimées, en France et à l’étranger, contre la campagne xénophobe menée par le gouvernement français contre les Roms.

S’agissant particulièrement du fichage biométrique des Roms, la Résolution « souligne que le relevé des empreintes digitales des Roms expulsés est illégal et contraire à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne […], aux traités et au droit de l’Union européenne […], et qu’il constitue une discrimination fondée sur l’origine ethnique ou nationale« .

C’est pourtant précisément ce que la France se propose de faire très prochainement. Certes, le fichier OSCAR, dont la légalité a été contestée devant le Conseil d’État, vise l’ensemble des étrangers susceptibles de bénéficier d’une aide au retour. Mais, en pratique, ce sont majoritairement les Roms, qu’ils soient ressortissants bulgares ou roumains, qui sont visés puisqu’ils représentent 90% des personnes qui se voient attribuer une aide au retour « humanitaire ». La raison en est simple : les pouvoirs publics ont développé une stratégie consistant, lors de l’évacuation d’un campement de Roms roumains ou bulgares, à leur forcer la main pour qu’ils acceptent l’aide au retour « humanitaire », sous peine d’être placés en garde à vue ou d’encourir des poursuites pénales.

Le fichage biométrique des Roms, qui prend un relief particulier dans le contexte actuel, constitue un déni inacceptable de leur citoyenneté européenne. C’est là une raison supplémentaire et urgente de faire constater l’illégalité du fichier Oscar.

Devant l’imminence de la mise en oeuvre de la biométrie dans le fichier OSCAR, le Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), l’association Imaginons un réseau Internet solidaire (IRIS) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) ont demandé le 31 août dernier au Conseil d’État d’accélérer l’instruction de leur recours contre le décret de création de ce fichier. Le GISTI, IRIS et la LDH se félicitent de voir leur requête entendue. Comme l’analysent les associations dans leur note complémentaire, OSCAR représente aujourd’hui un danger immédiat et massif pour les Roms, tout en demeurant un outil de biopolice des étrangers non européens. Paris, le 21 septembre 2010

Organisations signataires :
- GISTI, Groupe d’information et de soutien des immigrés
- IRIS, Imaginons un Réseau Internet Solidaire
- LDH, Ligue des droits de l’homme

OSCAR, un danger immédiat et massif pour les Roms

Note complémentaire du GISTI, d’IRIS et de la LDH – 21 septembre 2010

Le fichier OSCAR vise l’ensemble des étrangers susceptibles de bénéficier d’une aide au retour dite volontaire (ARV) ou humanitaire (ARH). Toutefois, ce fichage biométrique représente pour les Roms, dans le contexte de la campagne xénophobe conduite depuis cet été par le gouvernement à leur encontre, un danger non seulement immédiat mais également massif. En outre, comme l’indique la Résolution européenne, ce fichage est une atteinte, aggravée par son caractère discriminatoire, au principe de liberté de circulation des citoyens européens dans l’Union.

Ce traitement des Roms comme des citoyens de seconde zone de l’Union européenne a été sciemment anticipé par le gouvernement français, en prévision de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’UE au 1er janvier 2007.

Une stratégie de déni de citoyenneté européenne

Dès décembre 2006, une Circulaire a prévu, en dehors de tout cadre et fondement légal, la possibilité d’allouer à ces ressortissants européens l’ARH, qui jusque là n’était qu’un dispositif embryonnaire (548 personnes en 2006, 757 du 1er janvier 2007 au 31 août 2007) et exceptionnel. En 2007, un amendement à la loi sur l’immigration autorise le fichage biométrique des bénéficiaires de l’aide au retour déjà prévu par la Circulaire de 2006, donnant une base législative au décret de création du fichier OSCAR.

Les pouvoirs publics ont alors développé une stratégie bien connue consistant, lors de l’évacuation d’un campement de Roms roumains ou bulgares, à leur forcer la main pour qu’ils acceptent l’aide au retour « humanitaire », au risque d’encourir, à défaut, la garde à vue ou même des poursuites pénales.

Alors que rien ne peut empêcher les Roms, sitôt partis, de revenir en France pour une période de 3 mois comme tous les citoyens européens, cette stratégie a été développée car il était devenu juridiquement beaucoup plus difficile pour les services préfectoraux de prononcer à l’encontre des Roumains ou Bulgares, des obligations de quitter le territoire voire des mesures de reconduite à la frontière.

Brice Hortefeux, alors ministre de l’immigration, n’a eu de cesse de présenter ce dispositif d’aide au retour « humanitaire » comme un dispositif d’éloignement forcé « de clandestins » ou de « sans-papiers ». Les statistiques de l’ARH sont dès lors intégrées parmi les indicateurs de la politique du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy. Ainsi, dans une conférence d’octobre 2008, Brice Hortefeux se félicitait d’avoir réalisé l’objectif de 26000 « reconduites à la frontière » [sic] grâce à la multiplication par quatre en un an du nombre d’aides au retour, passé de 1760 à 8349.

Les statistiques officielles de l’aide au retour attestent de cette stratégie : avant le 1er janvier 2007, les ressortissants de Roumanie et de Bulgarie constituaient 25% du nombre total de migrants irréguliers expulsés. Après l’accession de ces pays à l’UE, le nombre d’ARH a brusquement augmenté, passant de moins de 400 en 2005 et 2006 à près de 3000 en 2007, plus de 10000 en 2008 (81% accordées aux Roumains et 9% aux Bulgares), et plus de 12000 en 2009 (83% pour les Roumains et 7% pour les Bulgares).

Les Roms, cible principale d’OSCAR

Ces statistiques démontrent que l’aide au retour est, de par l’usage qui en est fait pour éloigner collectivement les Roms lors d’évacuation de camps, essentiellement destinée à des Roumains ou des Bulgares.

Depuis le « discours de Grenoble » du président de la République, 979 Roms roumains et bulgares supplémentaires ont été reconduits entre le 28 juillet le 17 août, dont 151 « de manière contrainte » (sur le fondement d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière ou d’une obligation de quitter le territoire français) et 828 « de manière volontaire [sic] », soit 84%. Dans sa réponse à une question parlementaire, le 14 septembre dernier, le ministre de l’Intérieur se targuait de ce que, depuis le 1er août, 441 « campements illicites » avaient été démantelés. Et lors de sa conférence de presse du 14 septembre, Eric Besson a donné de nouveaux chiffres : « le nombre des retours volontaires connaît une augmentation importante, a-t-il déclaré. Il est passé de 5250 sur les huit premiers mois de l’année 2009 à 6020 sur les huit premiers mois de l’année 2010, soit une croissance de 14,7%. Les retours volontaires en direction de la Roumanie sont les plus nombreux. Les prochains vols affrétés à destination de Bucarest partiront les 14, 16 et 30 septembre prochains« .

Au total, au 30 août 2010, environ 8000 Roms ont été éloignés du territoire depuis le 1er janvier 2010. On peut donc affirmer sans craindre d’être démenti que dans plus de 80% des cas seront enregistrés sur OSCAR des données biométriques de citoyens de l’Union européenne, de nationalité roumaine ou bulgare et, selon toute vraisemblance, des Roms.

OSCAR ne concernera que de manière très marginale les citoyens des autres pays de l’Union européenne. En effet, sur les 566 citoyens européens majeurs d’une autre nationalité ayant fait l’objet d’une mesure d’éloignement en 2009, la proportion de retour « volontaire » est exactement inverse à celle des Roms, soit 10% : 88 Néerlandais (dont un seul retour volontaire), 78 Polonais (13 retours volontaires), 63 Espagnols (pas de retours volontaires), 55 Lituaniens, 47 Italiens.

En outre dans la mesure où il est quasiment impossible à un ressortissant d’un pays tiers ayant bénéficié d’une aide au retour de revenir sur le territoire français, faute d’obtention d’un visa, le fichier aura pour usage quasi-exclusif d’entraver la liberté de circulation de Roms roumains ou bulgares ayant déjà fait l’objet d’une aide au retour.

Le gouvernement victime de sa politique perverse

Le gouvernement justifie le développement du fichage biométrique avec OSCAR par la nécessité de lutter contre les personnes bénéficiant plusieurs fois de l’aide au retour. Mais il est victime de sa propre turpitude ! Aucun Rom roumain ou bulgare n’a jamais spontanément sollicité cette aide au retour.

C’est bien le gouvernement qui a organisé, en dehors de tout fondement légal, l’attribution massive de cette aide depuis 2007 en dépêchant des agents du ministère de l’Immigration lors de l’évacuation des camps de Roms. À défaut d’obtenir leur consentement au retour, ces citoyens de l’Union européenne ne peuvent faire l’objet d’un éloignement, sauf dans le cas de trouble à l’ordre public ou de travail sans autorisation dans les trois premiers mois de leur séjour, ou de séjour supérieur à trois mois sans justificatif. Dans ce dernier cas, les ressortissants européens doivent bénéficier d’un délai d’un mois pour organiser leur départ ou contester la décision.

La véritable justification de la création d’OSCAR est donc bien de lutter contre une « fraude » entièrement organisée par une politique gouvernementale de renvoi pseudo-volontaire de citoyens européens en droit de revenir en France même s’ils ont bénéficié de cette aide, compte tenu du principe de liberté de circulation.

Prochaine étape : LOPPSI 2 et nouvelle loi sur l’immigration

Paradoxalement d’ailleurs, la mise en œuvre d’OSCAR aurait pour effet d’entraver cette stratégie de renvoi forcé par l’aide au retour « humanitaire » puisqu’une personne ayant déjà bénéficié de l’aide ne pourra plus se la voir « proposer » au moment de l’évacuation des terrains.

Pour parer à cet « effet secondaire » aussi imprévu qu’indésirable, le gouvernement pris à son propre piège invente à présent de nouvelles manières de « troubler l’ordre public » : « mendicité agressive », « abus du droit au court séjour », ou encore « installation illicite en réunion sur un terrain appartenant à une personne publique ou privée en vue d’y établir des habitations, comportant de graves risques pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques ».

Ces improbables innovations constituent autant d’amendements aux projets de loi LOPPSI 2 et de loi sur l’immigration, dans un seul objectif : expulser nos concitoyens européens, cette fois en jetant le masque du retour « volontaire » ou « humanitaire », et en économisant le montant de l’ARH.

OSCAR, outil de biopolice des étrangers

OSCAR redeviendrait alors un outil de biopolice des seuls étrangers non européens, que le GISTI, IRIS et la LDH dénoncent tout autant dans leur recours devant le Conseil d’État.

Outre la collecte de données biométriques, dont celles des enfants, au motif rebattu de la lutte contre la fraude, dont la futilité et la disproportion apparaissent ici évidentes au vu des montants alloués, les trois associations contestent en effet l’enregistrement dans le fichier des coordonnées du bénéficiaire dans le pays d’origine, alors même que cette aide au retour est attribuée en un versement unique avant le départ, tant pour l’aide au retour « humanitaire » que pour l’aide au retour « volontaire » à de très rares exceptions près, comme le prescrit la nouvelle Instruction de l’OFII du 15 mars 2010. Sont aussi contestés la durée excessive de conservation de ces données, ainsi que l’enregistrement dans le fichier du numéro AGDREF, ce qui permet le rapprochement entre OSCAR et le fichier des étrangers. Enfin, la finalité statistique du fichier est dépourvue des garanties minimales d’anonymisation et d’agrégation.

Références concernant OSCAR, procédure de recours, dispositif de l’aide au retour, et données statistiques citées disponibles à : http://www.iris.sgdg.org/actions/fi….

Libérons les inculpés de Villiers-le-Bel !

Villiers-le Bel 25 novembre 2007, Lakhmany et Moushin, 16 et 15 ans, meurent renversés par une patrouille de polciers. Il ne faudrait que quelques heures pour que des centaines de CRS et garde-mobiles envahissent préventivement le quartier. Le harcèlement s’ajoute à la blessure. Villiers-le-Bel explose. Il est de ces deuils que la simple colère n’assouvit pas. Pendant deux nuits, la police est tenue en échec. Trois mois plus tard c’est la vengeance de l’Etat qui revient sans frapper. 1500 policiers et des dizaines de journalistes viennent arrêter une trentaine d’émeutiers présumés. A partir de quelles preuves ? Juste quelques témoignages, certains extorqués en garde-à-vue, la plupart venant de délateurs anonymes et officiellement payés par la police ; Au printemps, les premiers inculpés ont écopé de trois ans de prison ferme pour « jet de pierre ».

Le 21 juin prochain, ce sera aux quatre derniers inculpés de subir cette terrifiante mascarade. Cela fait déjà deux ans qu’ils attendent leurs procès en prison. Les délateurs les ont désignés comme tireurs. Ce sera l’occasion pour l’Etat de mettre en scène sa misérable de vengeance même si cela va briser la vie de quatre « jeunes » à la place desquels on aurait pu mettre n’importe quels autres. Le scénario est déjà écrit : venant de la police et de la justice nous savons à quoi nous en tenir.

Les émeutes de Villiers-le-Bel, ce n’était pas quatre jeunes pris au hasard qui ont tiré à la chevrotine en direction de la police.

Villiers-le-Bel, du 25 au 27 novembre 2007, c’est une ville qui s’est soulevée, un moment de l’histoire. C’est une jeunesse qui comme à tant d’autres époques, dans tant d’autres lieux, s’est révoltée face à la police, face au pouvoir. C’est ce même courage qu’il faut trouver pour ne pas laisser nos amis, nos frères, croupir le reste de leur jeunesse en prison. C’est la même solidarité qu’il faut opposer à un pouvoir qui tente de les enterrer et de nous écraser.

Du 9 mai au 19 juin, tournée de soutien dans toute la France : concerts, projections, discussions…

Le 19 juin à 15h Manifestation de soutien à Pontoise

Infos : http://www.soutien-villierslebel.com/

Contactez-nous ! Rencontrons-nous !

Solidarité avec les militants poursuivis par Bouygues

En décembre 2004, un texte qui dénonçait la participation de la société Bouygues aux chantiers des centres de rétention et appelait au lancement d’un mouvement contre l’entreprise, dans le cadre de la campagne anti-rétention qui s’est déroulée de novembre 2004 à avril 2005, était reproduit sur les sites CNT, indymedia, pajol, réseau antipub.

En janvier 2005, la société Bouygues a porté plainte contre la diffusion de ce texte.

Non seulement on poursuit ceux qui luttent pour la fermeture des centres de rétention mais, cinq ans après la campagne anti-rétention, le scandale des centres de rétention et des expulsions s’amplifie puisque dans quelques jours va ouvrir le nouveau centre du Mesnil- Amelot avec ses 240 places dont 40 « réservées aux familles ».

Aujourd’hui, après cinq ans d’instruction, quatre personnes, dont les administrateurs des sites indymedia, pajol, réseau anti-pub, sont renvoyés en correctionnelle, pour avoir commis le délit de « provocation directe, suivie d’effet, à la commission de destructions, dégradations et détériorations dangereuses pour les personnes ».

Les défenseurs de la cause des sans-papiers, activistes mobilisés contre la politique d’immigration, sont appelés à manifester leur soutien aux personnes inculpées lors du procès qui aura lieu le 11 juin 2010 à 13h à la 17e chambre correctionnelle, Palais de Justice de Paris, bd du Palais

75001 Paris (métro Cité)

Procès : 11 juin 2010 à 13h à la 17e chambre correctionnelle, Palais de Justice de Paris, bd du Palais 75001 Paris (métro Cité)

4 pages d’informations à télécharger et diffuser :

http://pajol.eu.org/IMG/pdf/procesBouygues4p.pdf

23 ANS TOUJOURS

Depuis 23 ans, Jean-Marc Rouillan est en prison

Membre d’Action directe, arrêté en 1987, il fut condamné avec ses camarades Joëlle, Nathalie et Georges, à perpétuité avec 18 ans de sûreté par une cour d’exception, antiterroriste, toute nouvellement créée. Il y a 5 ans s’achevait leur peine de sûreté.

Depuis 5 ans, ils connaissent le parcours du combattant des prisonniers dits « libérables ». Pour eux, ce sont de nouvelles lois, les libérations conditionnelles sont précédées d’un stage au Centre national d’observation de Fresnes (CNO) censé évaluer leur « dangerosité » éventuelle, puis d’une période de semi-liberté.

Joëlle Aubron fut libérée pour raison de santé. Quelques mois plus tard, sa maladie l’emportait.

Nathalie Ménigon, que deux accidents vasculaires cérébraux survenus en prison avaient notablement handicapée, s’est vue refuser toutes ses demandes de libération pour raison de santé. Elle a finalement obtenu un régime de semi-liberté en août 2007 qui s’est conclu par une libération conditionnelle assortie de drastiques restrictions. Elle ne peut pas se déplacer ni quitter le département où elle réside.

Georges Cipriani a passé plus de 23 années en prison. Il a décrit lui-même la longueur de la dernière procédure de libération conditionnelle et il est important de souligner que son jugement en appel souligne les abus de pouvoir de la commission pluridisciplinaire du CNO qui a servi au Parquet pour asseoir ses refus successifs. En semi-liberté, il se voit comme ses camarades interdit de parler et soumis à des mesures particulièrement rigoureuses.

Jean-Marc Rouillan est toujours incarcéré. Il s’est vu supprimer un régime de semi-liberté accordée en 2008, après avoir répondu à une interview.

Un petit coin de ciel bleu arraché de nouveau.

Depuis, il a appris qu’il était atteint d’une grave maladie orpheline. Une crise aiguë l’avait laissé très affaibli plusieurs mois. Les soins de cette maladie étant expérimentaux, il a dû attendre plusieurs mois avant que des analyses et un bilan médical sérieux ne soit effectué.

Aujourd’hui, une demande de libération conditionnelle est à nouveau sur le bureau des juges. Incarcération, semi-liberté, réincarcération : 23 ans. Semi-liberté de nouveau : 1 an ? Puis conditionnelle : 5 ans ?

Quelles nouvelles mesures encore leur seront applicables pour parfaire le contrôle ? Combien de décennies, combien de temps d’incertitude et d’épée de Damoclès avant de pouvoir disposer de leur temps sans avoir de compte à rendre à un magistrat ?

C’est leur combat et leur force mais c’est aussi parce qu’un mouvement de soutien n’a cessé de réclamer leur libération – la présence à leur côté de personnes d’horizons très divers – qui auront permis que le silence et l’oubli ne les ensevelissent pas et auront contraint l’Etat à entrouvrir la porte.

Elle doit s’ouvrir aussi pour Jean-Marc !

Venez nombreux lui manifester votre solidarité et demander sa libération au

RASSEMBLEMENT NATIONAL

SAMEDI 5 JUIN

DEVANT LE CENTRE DE DÉTENTION DE MURET OÙ IL EST INCARCÉRÉ

Rendez-vous à 15 heures au parking de l’Intermarché de Seysses (à 20 km au

sud de Toulouse)

CONCERT DE SOUTIEN

à partir de 18 heures

à Terre-Blanque (aux Aujoulets, 6 km à l’ouest de Seysses en allant vers

Saint-Lys) avec les groupes Renato Cortisone, Modest lovers, Abuzcomsa,

Les Fleurs du mâle.

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Libération des prisonniers d’Action directe !

Contact : nlpf@samizdat.net